Si la nationalité s’obtient souvent par la naissance, la citoyenneté, elle, se construit. C’est en adoptant les valeurs républicaines obtenues dans le sang et la douleur par nos aïeux que l’on agit en citoyen. Parmi ces valeurs, il y a le devoir de Mémoire.
L’Homme a de la mémoire mais il est souvent enclin à l’oubli. Il en va de même pour son histoire : trop concentré sur le présent et l’avenir, il en néglige son passé.
Or ce devoir de Mémoire est important, pour plusieurs raisons :
- Il nous permet, en connaissant le passé, de mieux comprendre le présent pour ne pas reproduire ou revivre les drames vécus. « Plus jamais ça » dirent les anciens combattants français au lendemain de la Première Guerre mondiale. Et pourtant leurs voix, marquées par cet éprouvant traumatisme, n’ont pu empêcher la Seconde Guerre mondiale. Des personnages historiques importants du XXe siècle reconnaissent l’importance de l’Histoire et du devoir de Mémoire. Winston Churchill affirmait ainsi qu’ « un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre. »
- Il nous permet d’honorer notre pays, nos aînés. Ces derniers ne méritent pas de tomber dans l’oubli : ils sont morts pour notre liberté, ils sont tombés pour la France. Ainsi, par exemple, de 1940 à 1945, le pays a perdu près de 541 000 citoyens. Tous ceux morts pour la patrie sont des défenseurs de la patrie, de la République, nous ne devons pas oublier ces sacrifices, nous ne devons pas oublier ces morts, qu’ils appartiennent aux conflits passés ou présents…
- Il permet de faire prendre conscience aux jeunes générations du poids des souffrances passées, eux qui ne connaissent ni la guerre ni les douleurs causées par celle-ci. Evoluant dans une société marquée par le multimédia, ils ne connaissent de la guerre que les choses qu’ils voient : films, télévision, jeux vidéo. Ils n’ont pas conscience du sacrifice de leurs aînés, ni de ce qu’est vivre une guerre.
En cela il est important de cultiver chez ces jeunes ce devoir de mémoire pour qu’ils puissent, à leur tour, transmettre cet héritage.
Ce devoir est, en partie, celui de l’école républicaine. Il est vrai par exemple que le collège Paul Fort, à Is-sur-Tille, fait beaucoup en ce sens : encouragement des élèves à participer aux commémorations, travaux sur des thèmes historiques liés à au devoir de Mémoire, visites pédagogiques (Colombey-les Deux-Eglises, Verdun…), etc…
Pourtant cette responsabilité n’est pas uniquement l’affaire du système scolaire, elle doit être l’affaire de tous. Parents ou non, nous devons sensibiliser les jeunes et moins jeunes à ce devoir. Cela passe par la présence de tous aux commémorations, par une connaissance des événements passés et un respect pour nos morts, pour nos valeurs républicaines, pour notre pays.
Maxime Reppert, professeur d'histoire-géographie au collège Paul Fort |