« En ce XXIe siècle, notre pays est marqué par les doutes, une crise identitaire, des difficultés économiques et politiques... C’est justement dans ces cas-là que nous devons, nous citoyens, nous rassembler autour des valeurs républicaines. Parmi celles-ci, il y a le devoir de mémoire.
L’Homme a de la mémoire mais il est souvent enclin à l’oubli. Il en va de même pour son histoire : trop concentré sur le présent et l’avenir, il en néglige son passé.
Or ce devoir de mémoire est important, pour plusieurs raisons :
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Il nous permet d’honorer notre pays, nos aînés. Ces derniers ne méritent pas de tomber dans l’oubli : ils sont morts pour notre liberté, ils sont tombés pour la France. Ainsi, par exemple, de 1914 à 1918, la France, lors de la Première Guerre mondiale a perdu près 1.4 millions de soldats, soit 27% des 18-27 ans. Tous ceux morts pour la patrie sont des défenseurs de la patrie, de la République, nous ne devons pas les oublier, qu’ils soient morts lors de la guerre 14-18 ou en Afghanistan.
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Il nous permet, en connaissant le passé, de mieux comprendre le présent pour ne pas reproduire ou revivre les drames vécus. « Plus jamais ça » dirent les anciens combattants français au lendemain de la Première Guerre mondiale. Et pourtant, la France ne fut pas épargnée par les conflits qui suivirent (541000 Français sont morts durant la guerre de 39-45, civils et soldats confondus).
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Il permet de faire prendre conscience aux jeunes générations du poids des souffrances passées, eux qui ne connaissent ni la guerre ni les douleurs causées par celle-ci. Evoluant dans une société marquée par le multimédia, ils ne connaissent de la guerre que les choses qu’ils voient : films, télévision, jeux vidéo (et oui pour beaucoup de ces jeunes, la guerre est un jeu auquel on joue souvent, par plaisir). Ils n’ont pas conscience du sacrifice de leurs aînés, ni de ce qu’est vivre une guerre, se battre pour son pays.
En cela il est important de cultiver chez ces jeunes ce devoir de mémoire pour qu’ils puissent, à leur tour, transmettre cet héritage.
Ce devoir est, en partie, celui de l’école républicaine. Il est vrai par exemple que le collège Paul Fort, à Is-sur-Tille, fait beaucoup en ce sens : encouragement des élèves à participer aux commémorations, travaux sur des thèmes historiques liés à au devoir de mémoire, visites pédagogiques (Colombey-les Deux-Eglises…), etc…
Pourtant cette responsabilité n’est pas uniquement l’affaire du système scolaire, elle doit être l’affaire de tous. Tous, parents ou non, nous devons sensibiliser les jeunes et moins jeunes à ce devoir. Cela passe par la présence de tous aux commémorations, par une connaissance des événements passés et un respect pour nos morts, pour nos valeurs républicaines, pour notre pays. »
Maxime Reppert, professeur d'histoire-géographie au collège Paul Fort
« La plus belle sépulture des morts, c'est la mémoire des vivants » André MALRAUX
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